Depuis quelques années, les problèmes de santé psychologique au travail (SPT) sont en hausse et affectent un nombre considérable de travailleurs.
Actuellement, plus de 75 % des invalidités au travail de courte et de longue durée au Canada sont imputables à des problèmes de santé psychologique (Watson Wyatt, 2005). En Europe, le stress au travail semble être la source de 50% à 60% des journées de travail perdues (Paolli et Merllié, 2000). Aux États- Unis, plus de 36 millions de citoyens ont fait appel à des services en santé mentale, engendrant des dépenses de plus de 57 milliards de dollars (Agency for Healthcare Research and Quality, 2009). En 2020, l’Organisation mondiale de la santé prévoit que la dépression sera la deuxième cause d’invalidité à travers le monde, derrière les problèmes cardiaques (Organisation mondiale de la santé, 2001).
Cette augmentation des problèmes de SPT entraîne d’importantes conséquences pour les individus, les entreprises et la société dans son ensemble. En effet, les symptômes relatifs à un mauvais état de santé chez les employés seraient notamment liés à une augmentation du taux d’absentéisme au travail, des coûts d’assurance-maladie, des poursuites judiciaires et à une diminution de la productivité (Danna et Griffin, 1999).
Aux États-Unis, ces coûts se chiffreraient à environ 150 milliards de dollars (Karasek et Theorell, 1990), alors qu’au sein de l’Union européenne, les problèmes de santé psychologique absorbent en moyenne de 3% à 4% du produit national brut (Gabriel et Liimatainen, 2000). D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (2005) estime que le stress au travail entraîne des dépenses de l’ordre de 20 milliards d’euros par année.