1. Une démarche individuelle
Si le coaching individuel est de plus en plus plébiscité par des dirigeants et managers confrontés aux évolutions permanentes de leur business et de leur organisation, la démarche peut également s’inscrire dans une logique collective, à destination de groupes de collaborateurs. « Equipes projet, équipes métier, équipes de business unit… Ce que nous appelons le coaching opérationnel répond aux besoins de groupes de collaborateurs qui doivent travailler ensemble et être accompagnés sur les problématiques de transformation et de changement. Ces séances groupées permettent de mobiliser l’intelligence collective », indique Nicole Abou Mazelly, présidente ICF France. Le coaching prend alors la forme d’une réponse concrète et opérationnelle à des difficultés passagères, ou à une nouvelle orientation de l’organisation et de management.
2. Des dispositifs pour les hauts potentiels
Certes, par le passé, les « coachés » étaient essentiellement des managers et des dirigeants, membres de comités exécutifs ou de comités de direction (sur des sujets stratégiques : enjeux, challenges, vision du futur…). Néanmoins, le coaching de direction et le coaching de management ne sont pas les deux seules formes d’accompagnement. « De plus en plus d’entreprises ouvrent ces dispositifs aux autres populations de leur organisation, managers de proximité, experts, agents de maîtrise, commerciaux, assistantes…, observe Nicole Abou Mazelly. Dans ces cas-là, il s’agit d’un accompagnement très opérationnel ; l’objectif étant de correspondre aux réalités du terrain, des missions et des objectifs du collaborateur. »
3. Les grands groupes mieux équipés
Dans les grandes organisations, la formation et le coaching professionnel sont des sujets stratégiques, avec des départements et équipes dédiés (de plus en plus de grands groupes créent des postes de coachs internes ouverts aux responsables RH qui souhaitent évoluer vers ce métier). Mais les PME s’intéressent également à ces programmes d’accompagnement. « Et quand elles y ont goûté, elles y reviennent ! », constate Nicole Abou Mazelly. Les raisons qui conduisent les petites structures à adopter le coaching professionnel ? Il apporte une réponse pratique à des enjeux concrets, et il s’adapte aux différents collaborateurs de l’entreprise (voir ci-dessus) et il se révèle moins chronophage qu’il n’y paraît (voir ci-dessous). « Au même titre que les grand groupes, les petites entreprises doivent faire face aux évolutions, transformation, dématérialisation, internationalisation... Et le coaching professionnel permet de disposer d’outils et de méthodes pour accompagner ces changements », indique Nicole Abou Mazelly.
4. Un accompagnement chronophage
C’est une idée préconçue : la séance de coaching va tomber au mauvais moment et monopoliser le collaborateur alors qu’il est aux prises avec un gros dossier. Faux. « C’est souvent en période de tension que les coachs interviennent, justement pour apporter l’accompagnement nécessaire et les solutions concrètes à un problème », souligne Nicole Abou Mazelly. En outre, alors qu’une formation mobilise en général les équipes sur plusieurs journées complètes, le coaching, lui s’effectue sur de courtes durées, par séance d’une heure à une heure trente. Et il ne suppose pas nécessairement du présentiel. « Le coaching à distance, par téléphone ou visioconférence, est tout aussi efficace, car la structuration des séances est très précise : le contenu, lui, émergera au cour de la session, mais le coach certifié ICF amène toujours son client à fixer un objectif de séance et une évaluation de l’atteinte de ces mêmes objectifs à la fin de la séance », précise Nicole Abou Mazelly.
5. Des résultats non mesurables
Le coach n’est pas tenu à une obligation de résultat, mais il est tenu à une obligation de moyens. « Il est important de comprendre que c’est l’entreprise et la personne ou le groupe coaché qui fixent leurs objectifs. Le coach aide à les définir et à les formuler. Et il identifie avec ses clients les critères observables pour les mesurer. A l’issue de chaque programme de coaching, un bilan est effectué, ce qui permet de mesurer les avancées et le chemin parcouru », pointe Nicole Abou Mazelly. L es décisions et nouvelles orientations à suivre ne sont pas édictées par le coach mais décidées par le coaché, le plus souvent soutenu par son organisation.
« S’il est correct d’affirmer que le coaching professionnel est une forme d’accompagnement qui repose sur des méthodes et des outils, nous devons toutefois insister sur l’importance des compétences acquises par le coach à l’issue d’une formation professionnelle reconnue et sur de l’éthique de sa pratique, poursuit Nicole Abou Mazelly. Enfin, nous pouvons dire que l’efficacité du coaching repose essentiellement sur la qualité de présence du coach et sur sa capacité à mettre en œuvre un questionnement pertinent, quelques fois remuant et ouvrant sur de nouvelles perspectives pour la ou les personnes coachées ».
A NOTER ICF (International Coach Federation), qui célèbre cette année ses 20 ans d’existence, est la première fédération de coaching au monde, regroupant 27 000 membres adhérents, dans 130 pays. ICF France, qui aura 15 ans en 2016, fédère pour sa part plus d’un millier de membres adhérents, des coachs indépendants ou collaborateurs de cabinets, d’écoles de coaching, et même des coachs internes occupant des postes RH au sein de grandes organisations. Les missions de l’organisme : être un partenaire des professionnels du coaching, professionnaliser le métier et le faire connaître auprès des entreprises et des DRH, accréditer des programmes de formation, et garantir une éthique dans les pratiques de coaching. L’ ICF accompagne également les entreprises (par exemple SNCF et Airbus) afin de mettre en place un processus de sélection des coachs externes et de formation de leurs coachs internes.